Une vive controverse a éclaté en Argentine au sujet d’une base spatiale chinoise qui s’étend sur 200 hectares dans le sud du pays, après des insinuations du gouvernement américain sur les véritables intentions de la Chine.
La polémique a été lancée par l’ambassadeur américain à Buenos Aires, Marc Stanley, qui avait laissé entendre que la base spatiale servirait de couverture pour que l’armée chinoise puisse opérer dans la province de Neuquen.
“Il est surprenant que l’Argentine permette aux militaires chinois d’opérer à Neuquén, en secret, pour faire je ne sais quoi. Je sais que ce sont des soldats de l’armée chinoise qui opèrent ce télescope spatial, je ne sais pas ce qu’ils font, je ne pense pas que les Argentins le sachent non plus », a ajouté le diplomate américain.
Ces déclarations ont été faites 24 heures avant le début de la visite, à partir de mercredi dernier en Argentine, de la cheffe du Commandement Sud de l’armée américaine, le général Laura Richardson, qui a réitéré face aux responsables argentins les préoccupations de son pays au sujet des « activités inconnues de la Chine sur la base de Neuquén ».
Ce dimanche, l’ambassade de Chine en Argentine a répondu aux insinuations américaines sur un possible usage militaire de la station de Neuquén, insistant sur son “caractère entièrement civil et son modèle de fonctionnement ouvert et transparent”.
Dans une série de publications sur le réseau social « X », l’ambassade chinoise souligne que la base est en réalité une « station d’observation de l’espace lointain installée et exploitée par la Chine dans la province de Neuquén » et opérée par des scientifiques chinois et leurs homologues argentins de la Commission nationale des activités spatiales (CONAE).
L’ambassade assure que “les données obtenues et analysées à Neuquén ont permis au programme spatial chinois d’accéder à la face cachée de la Lune et ont permis à la CONAE de mener des recherches sur l’espace qui étaient auparavant inaccessibles aux scientifiques argentins”.
La base spatiale chinoise, qui est dotée d’une gigantesque antenne d’observation d’un diamètre de 35 mètres, est la seule installation de cette nature en dehors du territoire de Chine. Sa localisation a été soigneusement choisie parce qu’elle permet d’avoir “une visibilité presque complète de la Terre pour les missions spatiales”, selon l’argumentaire des autorités argentines.
En réponse aux signaux d’inquiétude émis par les Américaines, le gouvernement argentin a annoncé, en pleine visite du haut gradé américain, une visite d’inspection dès ce lundi de la base chinoise.
L’Argentine s’est également engagée auprès des États-Unis à procéder à maintenir un « contrôle plus étroit » des activités de la base.
Pour tenter de rassurer son interlocutrice américaine Laura Richardson, le premier ministre argentin, Nicolas Posse, a affirmé que la recherche constitue l’axe de travail de la station spatiale chinoise et « qu’elle n’a aucun objectif militaire”.
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