Intervention de la police équatorienne dans l’enceinte de l’ambassade du Mexique à Quito : condamnations unanimes en Amérique du sud

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Intervention de la police équatorienne dans l’enceinte de l’ambassade du Mexique à Quito : condamnations unanimes en Amérique du sud

Les pays d’Amérique du sud ont unanimement condamné, samedi, l’intervention de la police équatorienne au sein de l’ambassade du Mexique à Quito, afin d’arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, poursuivi par la justice de son pays pour détournement de fonds.

Cette intervention policière dans l’enceinte de la représentation diplomatique mexicaine a immédiatement provoqué la rupture des relations entre l’Équateur et le Mexique, qui dénonce « une violation de sa souveraineté nationale et du droit international ».

Ainsi, le gouvernement argentin « se joint aux pays de la région pour condamner ce qui s’est passé la nuit dernière à l’ambassade du Mexique en Équateur”, appelant au « plein respect des dispositions” de la Convention de 1954 sur l’asile diplomatique, “ainsi que des obligations découlant de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques”.

Le gouvernement argentin rappelle qu’il a récemment accordé l’asile “à des dirigeants politiques vénézuéliens (réfugiés dans son ambassade à Caracas) et qu’il attend la délivrance du laissez-passer » pour qu’ils puissent quitter le Venezuela.

Le ministère brésilien des Affaires étrangères a condamné lui aussi “dans les termes les plus forts” l’opération menée par la police équatorienne pour arrêter Jorge Glas au sein de l’ambassade du Mexique, peu de temps après avoir obtenu l’asile politique dans ce pays.

La même source estime que la décision prise par le “gouvernement équatorien constitue un précédent grave, qui doit être vigoureusement répudié, quelle que soit la justification de sa mise en œuvre”.

Plus tard, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a exprimé sa solidarité avec son homologue mexicain Andrés Manuel Lapez Obrador, en plein conflit diplomatique avec l’Équateur.

Pour sa part, le Chili a exprimé “sa plus ferme condamnation” de l’opération de la police équatorienne au sein de l’ambassade du Mexique à Quito, faisant part de “sa profonde préoccupation quant à la violation du droit d’asile”.

Le ministère chilien des affaires étrangères a souhaité que “cet incident entre nations sœurs, avec lesquelles le Chili entretient des relations étroites et historiquement amicales, soit surmonté rapidement”.

A Bogota, La Colombie a fustigé la violation de la Convention de Vienne par l’Équateur, appelant le Honduras, qui assure la présidence tournante de la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC), de convoquer une réunion extraordinaire de cet organisme afin d’aborder cette question.

La Colombie prévoit aussi de demander l’intervention de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ainsi qu’une réunion urgente de l’Organisation des États américains (OEA).

Dans ce contexte, le Secrétariat général de l’OEA, Luis Almagro, a exprimé son rejet de la perquisition au sein de l’ambassade mexicaine à Quito et de “toute action qui viole ou compromet” l’inviolabilité des missions diplomatiques.

De son côté, le gouvernement paraguayen a affirmé suivre avec une “profonde préoccupation” les derniers événements qui ont eu lieu à l’ambassade du Mexique en Équateur, appelant au « respect strict du droit international”.

Le gouvernement péruvien a abondé dans le même sens en rejetant “toute transgression des principes de la Convention de Vienne”, invitant au dialogue les gouvernements de l’Équateur et du Mexique.

Le ministère péruvien des Affaires étrangères a réitéré “son engagement infaillible en faveur du respect des principes et des normes du droit international et de la résolution pacifique des différends internationaux”.

Enfin, le gouvernement uruguayen affirme « regretter profondément les événements survenus ces dernières heures en Équateur, qui ont affecté les relations entre deux nations sœurs, ainsi que le respect des normes fondamentales du droit international et la coexistence pacifique entre les nations latino-américaines”.

Vendredi soir, la police équatorienne a fait irruption dans l’ambassade du Mexique à Quito pour arrêter l’ancien vice-président pendant le mandat de l’ancien président Rafael Correa (2007-2017), lui aussi en fuite.

L’homme politique équatorien est poursuivi pour des malversations présumées lors de reconstruction de la province de Manabi (Ouest) après le tremblement de terre de 2016.

Le gouvernement équatorien a rappelé dans un communiqué que Jorge Glas avait été “condamné à une peine de prison par la justice équatorienne”. Il a été “arrêté ce soir (vendredi) et placé sous les ordres des autorités compétentes”.

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