Mahi Binebine: Les artistes et écrivains africains, les mieux placés pour réfléchir à l’avenir du Continent

Mahi Binebine: Les artistes et écrivains africains, les mieux placés pour réfléchir à l’avenir du Continent

Les artistes et écrivains africains sont les mieux placés pour penser et réfléchir à l’avenir commun du Continent, a souligné le Président du Festival du Livre Africain de Marrakech (FLAM), Mahi Binebine.

Dans un entretien accordé à la MAP, à l’occasion de la 2ème édition du FLAM, M. Binebine a indiqué que la littérature africaine et afro-descendante se distingue par “l’imaginaire commun” de ses écrivains, notant que l’Afrique dispose de tous les moyens pour écrire son propre récit et bâtir un avenir meilleur (intelligence, richesse culturelle, ressources naturelles…).

“Je suis un grand passionné de la littérature africaine. Nous avons un imaginaire commun parce que nous avons un passé commun et ce que nous voulons faire aujourd’hui c’est raconter le passé, parler d’aujourd’hui et surtout penser à l’avenir”, a-t-il poursuivi.

En plus de promouvoir la littérature africaine et afro-descendante, ce rendez-vous culturel par excellence aspire à inciter les Marocains à lire davantage, a-t-il relevé, ajoutant que cette année un riche programme hors des murs a été élaboré, ainsi une brochette d’auteurs se sont rendus dans 25 établissements pour aller à la rencontre des élèves qui ont lu leurs œuvres durant les mois précédents.

Evoquant la particularité de cette édition qui accorde une importance particulière à la littérature africaine, M. Binebine a mis en avant la qualité des invités ayant pris part à cette manifestation, notamment le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne, qui a donné la leçon inaugurale, le philosophe et sociologue français, Edgar Morin pour le Grand Entretien, ainsi que d’autres auteurs, tels que Raphaël Confiant, Abdellatif Laâbi, Alain Mabanckou…

Sur la littérature orale et populaire africaines, il a fait savoir que l’oralité est omniprésente dans l’imaginaire de l’écrivain marocain ou africain et est intégrée dans la littérature écrite.

Interrogé sur les liens que ce festival permet d’établir entre les écrivains d’expression différentes, il s’est dit très heureux de pouvoir exporter la littérature africaine chez les africains et ailleurs, à travers des projets de partenariat.

“Cette année, nous avons des monstres sacrés de la littérature africaine. Le fait qu’ils soient parmi nous et que je puisse lire leurs œuvres, c’est déjà un succès”, s’est-il félicité, ajoutant que ce genre de festivals a pour ambition de faire évoluer le scène culturelle africaine et d’opérer le changement tant souhaité.

En plus d’être le Président du FLAM et l’un de ses fondateurs, Mahi Binebine est considéré comme l’un des artistes marocains les plus connus. Ses ouvrages sont traduits en une quinzaine de langues, et ses toiles sont exposées dans les plus grands musées et collections à travers le monde.

Né à Marrakech, Mahi Binebine a écrit douze romans, parmi lesquels “Les étoiles de Sidi Moumen”, primé de nombreuses fois et adapté au cinéma par le réalisateur Nabil Ayouch. L’adaptation, appelée “les chevaux de Dieu”, a également remporté plusieurs prix, notamment le prix “un certain regard” au festival de Cannes.

Avec Ayouch et la fondation Ali Zaoua, il préside six centres culturels appelés “Les étoiles” au profit des enfants de la rue.

MAP


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