2ème édition du Festival Jassad des femmes metteuses en scène : cinq questions à Naima Zitan, présidente du festival et fondatrice du théâtre Aquarium

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2ème édition du Festival Jassad des femmes metteuses en scène : cinq questions à Naima Zitan, présidente du festival et fondatrice du théâtre Aquarium

A l’occasion de l’ouverture de la 2ème édition du festival Jassad des femmes metteuses en scène, la présidente de cet événement et fondatrice du théâtre Aquarium, Naima Zitan, a accordé un entretien à la MAP dans lequel elle s’est exprimée sur le choix de la thématique de cette édition, la place des metteuses en scène marocaines dans le paysage artistique national et la manière dont le théâtre peut changer la situation de la femme marocaine, arabe et africaine.

1- Pourquoi avez-vous choisi “Scénographie au féminin” comme thème de cette deuxième édition du festival ?

La scénographie est un métier où l’expérience féminine reste limitée dans les domaines techniques liés au décor, à l’éclairage, au son et au travail sur des matériaux comme le bois, le fer et le plexiglace.

Les scénographes femmes d’aujourd’hui ont changé la donne dans ce domaine qualifié, en général, de “métier d’homme”. C’est pourquoi il est essentiel d’aller à leur rencontre pour découvrir la manière dont elles se sont engagées dans ce domaine, les enjeux de leur métier, les difficultés qu’elles rencontrent et les différences qui existent entre le travail avec les femmes metteuses en scène et les hommes metteurs en scène.

2- Quelle place ont les metteuses en scène marocaines dans le paysage artistique national ?

Au Maroc, nous avons des metteuses en scène compétentes avec un très haut degré de créativité, à l’instar de Imane Zerouali, Salima Moumni, Salima Benmoumen, Asmaa El Moudir, Latifa Ahrar, Fatima Atif et Fatima Zohra Lahouitar.

Malgré ces grands noms, le nombre de femmes metteuses en scène reste modeste en comparaison avec celui des hommes et c’est d’ailleurs pour cette raison que le festival appelle les femmes lauréates de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC) à développer leurs travaux et à se lancer dans la mise en scène, parce qu’elles en sont capables !

3- Comment est-ce que le théâtre peut contribuer à l’amélioration de la situation de la femme marocaine, arabe en particulier et africaine en général ?

Le théâtre reflète, démontre, clarifie et met en lumière certaines problématiques. Il n’est pas un plaidoyer ou une conférence à l’issue de laquelle on déduit des recommandations à présenter au Parlement ou au gouvernement. Le théâtre est avant tout un art et une forme de créativité à travers laquelle on véhicule un certain nombre d’idées, de réflexions et de messages autour de certains sujets.

4- Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager dans la création de ce festival ?

Ce festival est né à partir d’une idée de Awatif Zitan, lors d’une réunion entre amis, dans une conjoncture spéciale marquée par la fin de la pandémie, au moment où un sentiment de désespoir, de peur et d’insécurité pesait sur la société. En effet, elle a pensé qu’il était temps que le Maroc abrite une grande manifestation internationale dédiée aux femmes metteuses en scène.

5- Comment peut-on encourager les femmes à s’engager dans la scénographie ?

La scénographie est une spécialité et un domaine d’étude académique que l’on n’est pas dans l’obligation d’encourager, même si plusieurs femmes s’y sont déjà illustrées à l’heure actuelle. En effet, chaque artiste, artiste en devenir ou étudiante, a la possibilité de choisir, en fonction de ses préférences, entre l’interprétation, la scénographie et l’animation culturelle.

MAP


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