Une rentrée avec en ligne de mire l’achèvement de la mise en œuvre des résultats du dialogue social

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Une rentrée avec en ligne de mire l’achèvement de la mise en œuvre des résultats du dialogue social

Les partenaires sociaux, gouvernement, centrales syndicales et chefs d’entreprises, entament leur rentrée avec en ligne de mire l’achèvement du processus de la mise en œuvre des résultats du dialogue social, notamment l’augmentation du salaire minimum, la loi sur la grève et le Code du travail.

En dépit des observations et des réserves de certaines centrales syndicales, les partenaires sociaux, de manière générale, ont exprimé à plusieurs reprises la volonté d’achever la mise en œuvre des accords conclus, conformément à la Charte nationale du dialogue social du 30 avril 2022.

Le gouvernement avait, dans ce sens, réitéré sa détermination à donner un nouveau souffle au processus du dialogue social. Preuve en est la note d’orientation pour l’élaboration du projet de loi de Finances 2024, dans laquelle l’Exécutif a annoncé la poursuite du dialogue avec les différents partenaires sociaux et économiques.

Cette note, adressée par le chef du gouvernement aux différents départements ministériels, souligne la détermination de l’Exécutif à mettre en œuvre les accords signés dans le but d’améliorer les revenus de plusieurs secteurs. Ceci coutera des dépenses supplémentaires estimées à 4 milliards de dirhams au budget général de l’État pour l’année 2023, portant à environ 10 milliards de dirhams l’enveloppe allouée à la mise en œuvre des engagements en matière de dialogue social.

De son côté, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), met l’accent sur l’importance de l’accord tripartite signé avec le gouvernement et les centrales syndicales, notant qu’un calendrier a été établi avec des échéances pour le respect des engagements pris par chaque partenaire, y compris les deux augmentations du SMIG, la promulgation de la loi sur la grève et la révision du Code du travail qui date de plus de 20 ans.

Les chefs d’entreprises ont souligné la nécessité de promulguer une loi relative à la grève et de réviser le Code du travail. Le président de la CGEM, Chakib Alj, a affirmé, la semaine dernière, que ce genre de mesures permettrait la création d’emplois de qualité et d’accompagner les dispositions de la Charte d’investissement d’une part, et d’améliorer le climat des affaires, de prémunir le tissu économique et de promouvoir l’employabilité, d’autre part.

Au moment où des centrales syndicales se félicitent de certains acquis du dialogue social, d’autres estiment qu’ils ne répondent pas aux aspirations de la classe ouvrière, compte tenu de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d’achat.

Dans une déclaration à la MAP, le Secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a indiqué qu’après deux années de dialogue social, “nous pouvons dire que nous avons fait un pas en avant pour avoir obtenu une augmentation sur deux tranches du salaire minimum de 10% dans le secteur privé et une hausse du salaire minimum dans le secteur public à 3 500 dirhams”.

Cependant, a-t-il nuancé, ces résultats restent “insuffisants” au regard du coût de la vie élevé qui a contribué à la détérioration du pouvoir d’achat de tous les salariés, employés et fonctionnaires, et à la dégradation des conditions de vie de larges franges de citoyens.

Il a assuré que l’UMT s’attend, lors du prochain round du dialogue social prévu en septembre, à une réactivité du gouvernement vis-à-vis de ses revendications, afin de préserver le pouvoir d’achat de la classe ouvrière dans le contexte de la récente vague de hausse des prix.

Pour sa part, le Secrétaire général de la Fédération libre de l’éducation, affiliée à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Youssef Alakouch, considère que le gouvernement actuel prend ses promesses au sérieux. La preuve, selon lui, est que l’Exécutif met en œuvre un nombre important d’engagements convenus et veille à l’opérationnalisation des accords sectoriels liés à l’enseignement supérieur, à la santé, au secteur des finances et, bientôt, au domaine de l’éducation qui regroupe plus de la moitié des fonctionnaires du secteur public.

M. Alakouch a également exprimé l’espoir de voir le round de septembre contribuer au renforcement de la mise en œuvre de l’institutionnalisation de ce dialogue, à l’évaluation des acquis et à l’examen de la manière de surmonter les obstacles qui entravent ce processus.

Même son de cloche du côté de Younes Firachine, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui a souligné la nécessité de parachever l’accord du 30 avril 2022, qui comprend plusieurs engagements en suspens.

Il a expliqué que l’accord d’avril comporte un engagement clair en faveur d’une augmentation générale des salaires et une révision des tranches très élevées de l’impôt sur le revenu, dont 75% sont payées par les salariés.

Faisant observer que le gouvernement réduit chaque année l’impôt sur les sociétés, mais n’applique pas la même mesure à l’impôt sur le revenu, il a toutefois soutenu que l’engagement du gouvernement aura un impact positif sur les conditions de la classe ouvrière et contribuera à augmenter le pouvoir d’achat de tous les citoyens.

M. Firachine a déploré l’exacerbation des conflits sociaux au sein des entreprises et appelé à la promotion des libertés syndicales, estimant que le contexte actuel requiert un effort concret pour rendre effective la Charte du dialogue social. Selon lui, “le dialogue ne devrait pas rester prisonnier d’une approche centralisée, mais revêtir une dimension sectorielle et territoriale et prévoir des mécanismes propices à sa mise en œuvre”.

MAP


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