L’OMM alerte sur un “cercle vicieux” entre pollution atmosphérique et réchauffement climatique

Publié il y a 6 heures

La dégradation de la qualité de l’air et le changement climatique sont intimement liés et forment un “cercle vicieux”, nécessitant des stratégies intégrées pour protéger la santé, l’environnement et les économies mondiales, prévient vendredi l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Dans son dernier Bulletin sur la qualité de l’air et le climat, publié à l’occasion de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus (7 septembre), l’OMM attire l’attention sur les interactions complexes entre la pollution atmosphérique (notamment les aérosols) et le climat. Les principaux vecteurs identifiés incluent les feux de forêt, le brouillard hivernal, les émissions du transport maritime et la pollution urbaine.

Le Bulletin présente pour la première fois des estimations des anomalies de concentration de PM2,5 en 2024, basées sur trois modèles (CAMS, NASA/GMAO, SILAM). Les résultats montrent une baisse persistante dans l’est de la Chine, témoignant des mesures d’atténuation, mais des anomalies préoccupantes dans le nord de l’Inde, ainsi qu’au Canada, en Sibérie et en Afrique centrale, liées aux feux de forêt. C’est dans le bassin amazonien que se trouve la plus forte anomalie, dans un contexte d’incendies record et de sécheresse dans le nord de l’Amérique du Sud .

Les aérosols, qui sont des particules en suspension dans l’atmosphère, jouent un rôle double : certains (comme le carbone noir) absorbent la chaleur et accélèrent la fonte des glaces, tandis que d’autres (comme les sulfates) reflètent le rayonnement solaire et ont un effet refroidissant temporaire.

Leur diminution dans certaines régions (Amérique du Nord, Europe), en particulier via la réduction des émissions de soufre dans le transport maritime, a eu un effet positif pour la qualité de l’air et la santé, mais a également atténué leur rôle rafraîchissant, accélérant légèrement le réchauffement climatique.

Dans la plaine indo-gangétique, marquée par une dense population et une forte activité agricole, le brouillard hivernal devient plus fréquent et persistant. Ce phénomène, autrefois purement météorologique, reflète désormais l’impact croissant des activités humaines (transports, construction, chauffage domestique, brûlage de végétation).

“Le changement climatique et la qualité de l’air ne peuvent être traités séparément. Ils vont de pair et doivent être abordés ensemble”, a relevé Ko Barrett, Secrétaire générale adjointe de l’OMM, appelant à renforcer la surveillance atmosphérique et à coordonner les actions à l’échelle internationale pour répondre à ces défis transfrontaliers .

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la pollution atmosphérique ambiante est à l’origine de plus de 4,5 millions de décès prématurés chaque année, avec un impact environnemental et économique considérable.

MAP