De rigueur pour une bonne protection de la peau contre les rayons ultraviolets nocifs du soleil, les produits de protection solaire (crèmes, écrans, sticks…) sont souvent improprement utilisés, ce qui risque d’en réduire l’efficacité, selon les spécialistes des pathologies de la peau.
Approchée par la MAP, la dermatologue Rita Zaki pointe du doigt des erreurs fréquentes dans l’usage des produits solaires, dont une conservation inadaptée, une application insuffisante et irrégulière et un choix inapproprié du produit.
A cet égard, elle recommande des mesures de protection adaptées alliant application rigoureuse et généreuse des produits solaires, protection vestimentaire adaptée, vigilance constante et exposition solaire modérée.
1- L’utilisation des produits de protection solaire (PPS) est vivement recommandée par les spécialistes. Pourquoi ces produits sont-ils importants?
Bien que la peau dispose naturellement de mécanismes de défense intrinsèques, tels que l’épaississement de la couche cornée et la production de mélanine, ces mécanismes se révèlent souvent insuffisants lorsqu’une peau normale est soumise à une surexposition prolongée aux rayons ultraviolets émis par la soleil, principalement les UVA et les UVB, responsables du vieillissement cutané prématuré, des coups de soleil et des cancers de la peau.
Le recours à une photoprotection artificielle se révèle donc nécessaire. En effet, ces PPS se répartissent en 2 grandes catégories selon la nature des filtres utilisés.
Les écrans à base de filtres organiques, dits chimiques, absorbent les UV et les transforment en énergie thermique inoffensive pour les tissus cutanés, ainsi que les écrans à base de filtres minéraux, également appelés physiques, s’appuient sur des particules inertes telles que le dioxyde de titane ou l’oxyde de zinc, qui réfléchissent et diffusent les UV à la surface de la peau.
2- Face à l’abondance et à la diversité des produits solaires disponibles sur le marché, quels sont les critères à prendre en compte pour bien choisir son PPS ?
Le choix doit être éclairé et tenir compte du type de peau et de l’âge de l’utilisateur, afin de prévenir toute manifestation indésirable.
Les écrans minéraux, bien qu’ils aient tendance à laisser un film blanc, sont à privilégier chez les populations sensibles, telles que les personnes allergiques, les femmes enceintes ou les nourrissons, en raison de leur faible potentiel irritant, de leur mode d’action non réactif et de leur excellente tolérance.
A l’inverse, les écrans à base de filtres organiques, malgré leur texture fluide et transparente, peuvent présenter un potentiel allergénique ou irritatif, en particulier chez les sujets atopiques ou les jeunes enfants.
Bref, les textures non comédogènes, sans parfum et hypoallergéniques sont vivement recommandées afin de limiter tout risque d’irritation ou de réaction allergique.
3- Quelles sont les erreurs fréquentes liées à l’utilisation des produits de protection solaire, qui en réduisent l’efficacité et augmentent les risques de problèmes cutanés ?
Parmi les erreurs les plus courantes constatées, l’application d’une quantité trop faible de crème solaire. En pratique, il est recommandé d’utiliser environ 30 à 40 ml pour couvrir tout le corps, tout en veillant à bien répartir le produit sur toutes les zones exposées.
A cela s’ajoute le fait de ne pas renouveler l’application du PPS toutes les deux heures et après chaque baignade. Il s’agit également de la non application du produit solaire environ quinze à trente minutes avant l’exposition, soit le temps nécessaire pour permettre aux filtres d’exercer leur action de façon optimale.
Côté conservation, il est fréquent de garder un produit ouvert d’une année sur l’autre, sans vérifier sa date de péremption et veiller à le conserver à l’abri de la chaleur et de la lumière directe.
4- Quels sont les bons réflexes à adopter avant l’achat d’un produit de protection solaire pour profiter pleinement de son effet protecteur ?
Il est tout d’abord impératif de vérifier certaines informations sur l’emballage, notamment la mention “large spectre”, attestant d’une protection contre les UVA et les UVB, la date de péremption et l’indication précise de l’indice de protection (SPF), qui doit tenir compte du phototype et de la durée de l’exposition, sachant que pour toute exposition prolongée ou sous des latitudes à fort ensoleillement, un SPF élevé demeure fortement recommandé.
Il convient également de rappeler qu’un produit solaire, aussi performant soit-il, ne saurait assurer à lui seul une défense absolue contre les rayonnements ultraviolets.
Il importe donc d’associer à son usage des mesures de photoprotection complémentaires, dont le port de vêtements couvrants, de couleur claire, le port d’un chapeau à larges bords et de lunettes filtrantes et recherche systématique de zones ombragées, lorsque le rayonnement UV atteint son intensité maximale et privilégier une exposition solaire maîtrisée durant les périodes où l’intensité du rayonnement ultraviolet est moindre.
MAP
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