Safi: clôture de la 23e édition du Festival national de l’Art de l’Aïta

Publié il y a 8 heures

La 23e édition du Festival national de l’Art de l’Aïta s’est achevée, samedi soir à Safi, après quatre jours d’activités artistiques et culturelles intenses, l’occasion de célébrer, une fois de plus, ce patrimoine musical authentique à travers des soirées musicales, des conférences intellectuelles et des ateliers de formation.

L’espace “Ville de la Culture et des Arts” a accueilli plusieurs concerts marquant la programmation de la première scène du festival, notamment les prestations de l’artiste Nouh El Kanouni et du groupe “Majmaâ Al-Ahbab”, qui ont conquis le public par la diversité des styles musicaux, mêlant aïta classique et rythmes contemporains.

La scène de la place Moulay Youssef, véritable cœur battant du festival, a été le théâtre d’une soirée de clôture exceptionnelle animée par l’artiste Soufiane Makhloufi qui a livré une performance marquée par une fusion entre aïta hassbaouia et marsaouia, avec une profondeur vocale qui a touché l’audience en plein cœur.

Cette soirée a également mis à l’honneur l’aïta féminine avec les prestations vibrantes de Siham Mesfiouia et Ikram El Abdiya, dont la présence a insufflé une énergie jeune et festive, entraînant le public dans une ambiance de danse et de chant, grâce à des aïtas revisitées, tout en restant fidèles à leur essence originelle.

Le dernier jour du festival a vu la clôture des ateliers artistiques dédiés à la jeunesse, notamment un atelier sur les métiers de la culture et des arts, qui a suscité un grand intérêt, l’occasion pour les participants de bénéficier d’un apprentissage direct avec des artistes et des encadrants issus du milieu académique.

Les conférences ont également continué, notamment avec une rencontre dédiée au thème de la “théâtralisation de l’aïta”, à laquelle ont pris part artistes et chercheurs pour mettre en lumière la nécessité de réfléchir à de nouveaux horizons pour la présentation de l’aïta, en l’intégrant dans les univers scénique et cinématographique, afin d’en assurer la pérennité et l’ouverture à des formes artistiques contemporaines.

Dans une déclaration à la MAP, le directeur provincial de la culture à Safi et Youssoufia, Hassan El Habachi, a souligné que cette édition a constitué un tournant décisif dans l’histoire du festival, en réussissant à rassembler des figures emblématiques de l’art de l’aïta, ainsi que des jeunes artistes représentant la nouvelle génération.

M. El Habachi a également précisé que la nouveauté de cette édition résidait dans l’ajout d’une seconde scène à la Ville de la Culture et des Arts, permettant ainsi de diversifier les lieux et d’élargir le public.

Il a affirmé que le pari était double et consistait à préserver l’authenticité du festival tout en créant des espaces alternatifs pour permettre à un public plus large de découvrir l’aïta dans ses dimensions artistique et historique.

Cette manifestation culturelle, organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visait à mettre en lumière la Aïta comme une forme d’expression de l’identité marocaine plurielle et à renforcer sa présence dans le paysage culturel national, en tant qu’élément essentiel de l’industrie créative du Royaume.

Initiée en partenariat avec la préfecture de la province de Safi et l’Association les “Amis de Thor Heyerdahl”, sous le thème “Patrimoine musical et industries culturelles”, cette manifestation est devenue une plateforme annuelle consacrée à l’aïta, renforçant sa place dans le débat culturel national et ouvrant de nouvelles perspectives aux jeunes créateurs pour préserver et faire évoluer cet héritage populaire avec des approches modernes répondant aux aspirations des nouvelles générations.

MAP