Sri Lanka: L’ex-président Ranil Wickremesinghe hospitalisé d’urgence après une première nuit en prison

L’ancien président sri-lankais Ranil Wickremesinghe, placé en détention provisoire pour des accusations de détournement de fonds publics, a été hospitalisé d’urgence samedi après avoir passé sa première nuit en prison, selon des sources médicales et pénitentiaires.
M. Wickremesinghe, 76 ans, a été admis en soins intensifs à l’hôpital national de Colombo, son état de santé s’étant brusquement détérioré, a déclaré un porte-parole de la prison de haute sécurité de Colombo, où il était incarcéré.
Le transfert a été décidé car les services médicaux pénitentiaires n’étaient pas en mesure de le prendre en charge, a-t-il précisé, cité par la presse.
M. Wickremesinghe “doit être étroitement surveillé et traité pour une déshydratation aiguë afin d’éviter de graves complications”, a expliqué Rukshan Bellana, directeur général adjoint de l’établissement hospitalier.
“Il souffrait d’un diabète sévère et d’hypertension artérielle à son arrivée”, a-t-il ajouté, notant que son état était “stable”.
M. Wickremesinghe, qui a perdu l’élection présidentielle de septembre 2024 contre Anura Kumara Dissanayake, a été arrêté vendredi puis placé en détention provisoire par un tribunal de Colombo.
Il est accusé d’avoir utilisé des fonds publics, évalués par la police à 55.000 dollars, pour financer un voyage à Londres en septembre 2023, où il avait assisté à une cérémonie honorant son épouse Maithree dans une université britannique.
Ancien chef de l’État de juillet 2022 à novembre 2024, succédant à Gotabaya Rajapaksa après sa démission dans le contexte d’une grave crise économique, il encourt jusqu’à 20 ans de prison assortis d’une lourde amende, égale à trois fois le montant de la somme détournée.
L’opposition a dénoncé samedi une manœuvre politique du gouvernement visant à empêcher tout retour au pouvoir de l’ex-président, le plus haut représentant de l’opposition interpellé dans le cadre de la campagne anticorruption menée par les nouvelles autorités.
En mai dernier, deux anciens ministres avaient été condamnés respectivement à 20 et 25 ans de prison pour détournement de fonds publics.
MAP
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