Trump prend en main la sûreté publique à Washington, confrontée à une criminalité “hors de contrôle”

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Trump prend en main la sûreté publique à Washington, confrontée à une criminalité “hors de contrôle”

Excédé par une série de crimes violents et le sentiment d’insécurité dans certains quartiers de Washington, le président Donald Trump a décidé de prendre les choses en main pour assainir la capitale américaine de ce qu’il a qualifié de criminalité “hors de contrôle”, allant jusqu’à ordonner le déploiement des militaires de la garde nationale dans les rues de la ville.

Lors d’une conférence de presse très médiatisée lundi à la Maison Blanche, le chef de l’exécutif US a ainsi annoncé l’état d’urgence pour renforcer la sécurité publique dans la capitale avec la prise de contrôle “immédiate” de la police métropolitaine de Washington par les autorités fédérales.

“J’annonce une action historique pour sauver la capitale de notre pays du crime, des effusions de sang, du chaos, de la misère et bien plus encore. C’est le jour de la libération à Washington et nous allons reprendre notre capitale”, a lancé M. Trump, entouré de plusieurs membres de son administration dont les ministres de la Justice et de la Défense.

En vertu de la loi sur l’autonomie locale de Washington (DC Home Rule Act), le président peut temporairement prendre le contrôle de la police métropolitaine de la capitale, forte de plus de 3.000 éléments, pour une durée maximale de 30 jours.

Mais il s’agit de la première fois qu’un président invoque cette disposition de la “DC Home Rule Act”, loi adoptée par le Congrès américain dans les années 1970, qui a institué un conseil municipal de la capitale et lui a conféré, ainsi qu’au Maire de la ville, le contrôle des affaires locales.

L’actuel locataire de la Maison Blanche avait déjà laissé entendre auparavant une éventuelle prise de contrôle fédérale de la ville à plus grande échelle. Cependant, une telle entreprise nécessiterait l’approbation du Congrès.

Lors de la conférence de presse de lundi, M. Trump a avancé que le taux d’homicides à Washington, dont la population avoisine les 700.000 habitants, “est aujourd’hui bien plus élevé qu’à Bogota (Colombie) et à Mexico”, alors que le nombre de vols de voitures a doublé au cours des cinq dernières années dans la capitale américaine et celui des car-jacking a plus que triplé.

Pour lui, Washington est devenue “l’une des villes les plus dangereuses au monde”, même si les statistiques locales montrent que les crimes violents sont en baisse pour la deuxième année consécutive.

Cependant, une série de violents incidents survenus dernièrement dans la capitale, notamment le passage à tabac brutal d’un jeune employé du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) par une bande d’adolescents noirs qui tentaient d’agresser une femme dans sa voiture, a remis au-devant de la scène la question de l’insécurité dans la ville.

M. Trump a partagé la semaine dernière sur les réseaux sociaux une photo de la victime, Edward Coristine, un ingénieur logiciel de 19 ans, et a écrit : “Si Washington ne se ressaisit pas rapidement, nous n’aurons d’autre choix que de prendre le contrôle fédéral de la ville.”

En juin dernier, un stagiaire du Congrès américain âgé de 21 ans a été tragiquement tué après avoir été touché par une balle perdue lors d’une fusillade en plein centre de Washington.

Des incidents cités par le président comme preuve sur l’état “d’anarchie totale” dans la ville, attribuant la responsabilité à “l’incompétence” et au “laxisme” des dirigeants démocrates locaux à Washington.

“Cette grave crise de sécurité publique découle directement des échecs flagrants des dirigeants de la ville”, a asséné M. Trump, qui s’est également pris aux dirigeants d’autres villes américaines à majorité démocrate à l’instar de Chicago, Los Angeles, New York et Auckland.

A Washington, le président avait déjà ordonné le déploiement de davantage d’agents fédéraux de maintien de l’ordre dans les rues de la ville et demandé que les délinquants adolescents soient jugés comme des adultes dès l’âge de 14 ans.

Depuis le début de l’année, la police de Washington a procédé à l’arrestation et l’inculpation de quelque 900 délinquants mineurs, soit près de 20% de moins qu’à la même période l’an dernier. Environ 200 de ces inculpations portent sur des crimes violents, et au moins une cinquantaine sur des car-jacking (vols de voitures avec violence ou menace de violence).

Cet été, les autorités de la capitale ont également mis en place un couvre-feu plus strict pour les adolescents, en réponse aux inquiétudes des habitants au sujet de bagarres à grande échelle qui éclatent dans plusieurs quartiers de la ville, documentées dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Outre les quelque 800 militaires de la garde nationale de Washington qui seront déployés dès la semaine prochaine pour appuyer les forces de l’ordre, le président a promis une plus grande présence policière à Washington, y compris des agents de la police fédérale (FBI) et d’autres agences fédérales de maintien de l’ordre qui patrouilleront notamment la nuit.

Le syndicat de la police de Washington a déclaré soutenir la décision du président de prendre en main les forces de l’ordre de la ville pour faire face à la “recrudescence des crimes violents et la pénurie historique de policiers”.

Mais, pour le syndicat, cette prise de contrôle “doit être une mesure temporaire, avec pour objectif ultime de doter la force de police d’un effectif et d’un soutien complets”.

Le président a assuré qu’il compte lutter aussi contre la prolifération des “campements de SDF” dans les parcs et certains quartiers de Washington, afin d’”assainir” l’image de la capitale fédérale américaine qui représente le “reflet” du pays.

Le mois dernier, le président avait déjà signé un décret permettant aux villes de déplacer plus facilement les personnes sans abri en les internant dans des centres de traitement à long terme en vue de “rétablir l’ordre public”.

MAP


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